Forains un jour, forains toujours, ni gitan, ni sédentaire, un monde à part… Johana, 32 ans est née foraine, mère de deux enfants, elle aime sa façon de vivre semi-nomade. La famille Vancraeyenest a élu domicile sur la pelouse de Reuilly pour 3 mois, le temps d’une foire, juste derrière le « métier » : le King. Notre spécialité le grand 8, une affaire perpétuée de père en fils. Johana vit avec Karl avec qui elle a fait « un Retour »… une tradition foraine. Les jeunes se connaissent depuis l’enfance, ou au hasard d’une foire. La coutume veut qu’après s’être fréquenté le futur couple s’éclipse quelques jours en secret. Le lendemain du « Retour » une grande fête est organisée. Les jeunes gens sont liés de la même façon que pour un mariage, aussi pérenne, les mêmes engagements. En cas de rupture, c’est la famille qui gère… Certains se marient de façon plus traditionnelle, c’est selon. Ils sont 35 000 hommes et femmes qui parcourent les routes de France, de génération en générations. Leur caravane leur seul point d’attache, leur attraction le « métier » comme ils le nomment, leur vie. Les forains leur vouent un très fort attachement. Qui ne se souvient pas de son regard d’enfant au milieu des lumières, des barbes à Papa, auto-tamponneuse et autres « manèges ». La nuit a déjà enveloppé la fête foraine depuis longtemps. La foire ferme ses portes jusqu’au lendemain midi. Les forains comptent la recette du jour. La nuit leur appartient. « Nous ne sommes jamais couchés avant deux heures du matin », Une soif de liberté, tous indépendants mais en cas de coups durs on se sert les coudes. Tout est prétexte à faire la fête, se retrouver. « Ici c’est le monde festif »…